Photo ARNAUD Yann

KIEWRO Aleksandra

Équipe

RH

Sujet de thèse :

Au-delà des Chiffres: Comprendre les Dynamiques de l’Écart Salarial entre les Sexes et d’accès

Date de démarrage de la thèse :

1 octobre 2024

Nom du (ou des) directeur(s) de thèse :

Laila BENRAISS-NOAILLES et Loubna TAHSSAIN-GAY

Résumé de la thèse :

La discrimination semble persister dans de nombreuses organisations, demeurant un problème récurrent malgré les mesures législatives et les politiques mises en place pour y remédier (OIT1, 2011). Son ampleur est difficile à évaluer (Pager, Bonikowski et Western, 2009 ; Meyerson, 2000). L’analyse de la discrimination implique également l’étude des profils de personnes potentiellement exclues de l’accès à l’emploi, en mettant en lumière l’importance du contexte dans ce processus.

La sociologue américaine Acker (2009) aborde le phénomène de plafond de verre et le caractérise comme des « régimes d’inégalité ». Elle définit le terme « Plafond de verre » comme englobant « les obstacles liés au genre, à la race et à la classe sociale qui entravent les opportunités d’avancement des femmes à tous les échelons hiérarchiques ». Actuellement, le plafond de verre est sérieusement pris en considération par la Commission Européenne qui cherche à réduire ces disparités. Cet effort a été couronné par une directive spécifique visant à équilibrer les disparités entre les sexes dans la prise de postes de cadres. La « Directive on gender balance in corporate boards 2» a été publié le 22 novembre 2022, et saluée par la Présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, dans son communiqué de presse. « (…) nous disposerons désormais d’une législation européenne visant à briser le plafond de verre dans les conseils d’administration des sociétés cotées en bourse. » a-t-elle écrit.

Au XXIe siècle, la question de l’égalité entre les hommes et les femmes demeure non résolue. Selon l’Insee3, les niveaux d’inégalité progressent à des rythmes étonnamment lents. Les rôles de genre dans les sociétés occidentales ont été influencés par la culture, la religion, les traditions et l’économie. L’économie a été l’un des principaux facteurs d’inégalités, discriminant les femmes depuis des siècles, que ce soit en leur octroyant des salaires inférieurs ou, comme cela était pratiqué dans la Grande-Bretagne victorienne, en contraignant les femmes mariées à abandonner définitivement leur emploi. De nos jours, dans certaines nations africaines, une femme qui a eu un enfant peut se voir interdire la poursuite de ses études. Dans d’autres régions du monde, font face à une interdiction totale d’accéder à l’éducation, justifiée par des préjugés sur la taille du cerveau des femmes. Dans certains cas, une approche plus globale considère l’éducation des femmes comme une perte de ressources.

Dans cette thèse de doctorat, je souhaite me concentrer sur une analyse qualitative approfondie des facteurs qui influencent la trajectoire de revenu des femmes et quantifier la perte potentielle de gains professionnels en raison du genre et d’accès à l’emploi. Il s’agit plus précisément de répondre à la question suivante : « Au-delà des Chiffres : Comprendre les Dynamiques de l’Écart Salarial entre les Sexes et d’accès « . Selon Toczek, Bosma et Peter (2021), l’écart de rémunération entre les sexes (en anglais Gender Pay Gap ou GPG) est causé par de multiples facteurs, y compris l’accès à l’éducation et le modèle du capital humain, qui base les revenus futurs sur l’expérience acquise. Ce modèle implique que les revenus futurs sont corrélés à l’expérience acquise telle que mesurée par le nombre d’années d’emploi, ce qui exclut automatiquement les femmes de gains futurs potentiels plus élevés, en raison des rôles de genre qu’elles adoptent pour s’occuper de leur famille, ce qui vient réduire effectivement la durée de leur emploi. Cela se produit en les contraignant à opter pour un emploi à temps partiel, ce qui entraîne un nombre moindre de jours, de semaines et à long terme d’années d’emploi effectif, par rapport aux hommes, qui prévaudront dans l’emploi à temps plein. […].

Selon l’Insee, sur la base de critères comparables de poste, de niveau d’éducation et d’expérience professionnelle, l’écart relatif de rémunération entre les sexes sera de 4,3%. Ces données ne concernent que l’emploi à temps plein. En tenant compte de tous les niveaux d’éducation et de tous les secteurs d’activité, les femmes gagnent toujours 24,4% de moins que les hommes.

Tous les facteurs mentionnés ci-dessus, y compris la théorie du capital humain (Ciminelli, 2021), l’accès et le niveau d’éducation, les rôles de genre dans la société qui privilégient les femmes en tant que principales responsables des soins et le choix, ou le manque de choix, en termes d’emploi à temps partiel, ont un impact négatif sur les capacités de gain des femmes, les trajectoires de revenus, les opportunités d’investissement et leurs pensions. La Drees (2015) rapporte qu’en France, la pension moyenne d’une femme sera statistiquement inférieure de 40% à celle d’un homme, ce qui diminue non seulement la qualité de vie d’une femme à l’âge de la retraite, mais aussi son espérance de vie.

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